jeudi 18 novembre 2010

L'Inde des Gupta

L’Inde avant les Gupta
Dès -7000, le Nord-ouest du sous continent indien a été le théâtre de la révolution néolithique. Vers -2500, de grandes cités émergent sur les bords du Gange, qui commercent avec les cités de Mésopotamie. Vers -2000, les Aryens peuple originaire de la Mer Caspienne s’installent dans la péninsule. Ils mettent en place un système social très hiérarchisé, ancêtre des castes actuelles. Ils parlent le sanskrit, cette langue appelée à devenir le vecteur par excellence de toute forme élevée de la culture dans le monde indien. Ils ont comme religion le védisme se basant sur les forces de la nature. Le védisme se développe progressivement pour s’enrichir de concept abstrait et devient l’hindouisme.

En réaction à la domination sociale des brahmanes (prêtre) d’autres courants de pensée voient le jour au Ve siècle av JC. Il s’agit du jaïnisme prônant un mode de vie ascétique et pacifique, puis du bouddhisme dont le salut consiste à se libérer du cycle infernal de la réincarnation. La domination perse, puis la conquête d’Alexandre ont joué un rôle considérable dans l’apparition d’une conscience politique au sein des différents royaumes gangétiques. Le plus important le Magadha devient le berceau de l’Empire Maurya en -320.

En -305, un traité signé entre Séleucos un général de l’armée d’Alexandre et Chandragupta, donne à ce dernier les régions à l’Est de l’Indus en échange d’un tribut de 500 éléphants. Ashoka son fils lui succède. Il hérite d’un Etat centralisé, prospère, doté d’une puissante armée. Après avoir maté de nombreuses révoltes avec violence, il se convertit au bouddhisme et cherche à garantir le lien entre spirituel et matériel de son peuple.

Les successeurs se révèlent incapables de maintenir la cohésion de l’empire. En -176, Pushgamitra assassine le souverain et fonde la dynastie des Shunga, régnant davantage sur une fédération que sur un empire centralisé. En -64, ils sont remplacés par les Kanva.


Des Kushana aux Gupta
Au milieu du IIe siècle av JC, les Scythes commencent à descendre des confins d’Iran vers la vallée de l’Indus. Au siècle suivant, le roi Mauès d’origine scythe règne sur un grand domaine. Ils sont renversés peu à peu par le peuple des Yuezhi originaire de Chine. Pendant les premiers siècles de l’ère chrétienne, la situation politique du Deccan et du Sud de la péninsule de l’Inde est particulièrement complexe.

Les origines de la dynastie Gupta sont mal connues. La dynastie apparaît avec Chandragupta Ier (320-335). Ses descendants étendent leur influence par le biais de mariages et de conquêtes militaires, notamment son petit fils Sanudragupta. Son fils Chandragupta II après avoir éliminé son frère, met un terme définitif aux Scythes d’Inde. Sous sa tutelle, le domaine Gupta atteint sa plus grande extension réunissant le Pakistan, le Bangladesh, plus le Nord de l’Inde ainsi que la côte Est.

L’ordre de succession des monarques ultérieurs n’est pas connu avec précision. Plusieurs souverains ont d’ailleurs pu régner ensemble sur un empire à la veille de s’effondrer et qui se fissure autant de l’extérieur que de l’intérieur. Miné par l’émergence de nouvelles dynasties au sein même de ses territoires affaibli par les attaques répétées des Huns et déstabilisé par des troubles internes. L’empire vacille et s’effondre au début du VIe siècle, sous le règne de Bhânugupta. Les destinées de l’Inde passent alors entre d’autres mains, telle la dynastie des Maushari ou des Huns convertis à l’Hindouisme.


Une politique de tolérance religieuse
Les empereurs Gupta sont de fidèles et constants dévots du dieu Vishnu. Les sceaux royaux et les monnaies témoignent de cette obédience. L’époque Gupta voit la rédaction, la compilation ou le remodelage des principaux récits antiques, dont beaucoup exaltent la gloire de Vishnu. Si l’essor du Shivaïsme fut moindre à l’époque Gupta, il fut loin cependant d’être insignifiant, tout comme l’attestent les divers temples élevés. Certains feudataires des Gupta sont d’obédience shivaïte. C’est également à cette époque que certains Purana shivaïtes sont rédigés. Le culte de Shiva est très florissant dans la ville de Mathura.

Le culte dévoué à son fils Kumara le chef des armées divines, est aussi important comme le montre la numismatique royale. S’il n’eut jamais à souffrir de l’hostilité déclarée de la dynastie régnante, le bouddhisme ne bénéficie pas non plus de son patronat. Seuls trois empereurs sont associés à la fondation de monastères bouddhiques. Le bouddhisme a pâti de l’essor de l’hindouisme, qui est mieux structuré et plus organisé. Pour les prêtres hindous, les bouddhistes sont perçus comme de dangereux hérétiques, dont les croyances constituent une menace pour la société. Pourtant en dépit d’un contexte trouble, le bouddhisme se développe de façon notable et quelqu’un de ses plus grands érudits tels Aranga, y produisent leurs travaux les plus célèbres. C’est aussi à cette époque que les monastères bouddhistes commencent à se transformer en grands centres d’éducation religieuse, comme celui de Sarnath.


Belles lettres et culture savante
L’époque Gupta est marquée par le rayonnement de la langue et de la littérature sanskrite. Elle est considérée comme la langue des dieux transmise aux hommes par une révélation et tenue pour être à l’origine de toutes les langues du monde. Les Gupta lui vouent une véritable admiration, à tel point qu’ils en préconisent l’usage et la pratique jusque dans l’intimité des gynécées royaux.

D’immenses talents scientifiques purent s’épanouir à cette époque, au premier rang desquels figure le mathématicien Aryabhata, âgé de 23 ans lorsqu’il rédige son traité. Il détermine la valeur de pi et développe la théorie des ellipses pour observer le mouvement des planètes. En médecine, Vagbhata compile toutes les connaissances dans ce domaine. L’ouvrage est traduit en tibétain et en perse. Les sciences vétérinaires sont également abordées, notamment pour les chevaux et les éléphants. La médecine est enseignée dans les grandes institutions bouddhiques. Certaines villes comptent de nombreux hôpitaux.

L’époque Gupta voit surtout l’épanouissement des belles lettres et de la littérature profane et le seul nom du poète et dramaturge Kalidasa suffit à incarner l’âme et le génie de cet âge d’or, où la culture de cour marie raffinement, élégance et beauté. Il est l’auteur de drames et de pièces de théâtre, dont la plus célèbre est Sakuntala traduit en anglais en 1789.


L’art de l’Inde classique
Une grande originalité apparaît dans les monnaies. Les Gupta ont su faire inscrire leurs aspirations politiques et religieuses. La statuaire a livré des témoignages à travers lesquels de nouvelles tendances semblent se dessiner. L’architecture en revanche s’est développée de manière plus tardive. Peu d’œuvre peuvent être reliées directement au mécénat de l’un ou l’autre des souverains Gupta. Certes leurs noms apparaissent dans diverses inscriptions dédicatoires, mais la commande n’émane pas d’eux.

C’est dans le domaine de l’architecture et de la sculpture religieuse que l’époque Gupta se révèle novatrice. Pour la deuxième fois, des monuments dans lesquels se fait jour une vraie science de la construction sont édifiés en matériaux pérennes. Le plan, l’élévation et le décor de ces édifices se révèlent variés et riches de symboles. L’architecture religieuse se veut la transcription de la volonté divine dans le monde des hommes. D’une extrême diversité, la statuaire de l’époque Gupta donne à voir les plus beaux chefs d’œuvre de tout l’art indien. L’ampleur du domaine des Gupta explique le caractère unitaire de la statuaire aux Ve et VIe siècle, ainsi que le fort régionalisme qui la marque en même temps. A la même époque, l’iconographie se fixe de manière canonique. Deux grandes écoles d’art se distinguent, celle de Mathura et celle de Sarnath. La première a laissé un nombre considérable d’images hindoues et bouddhiques, la seconde est célèbre pour ses statues de bouddha.


Le rayonnement du classicisme indien
Les relations entre l’empire Gupta et le royaume du Népal doivent être étroites vu le nombre d’œuvres népalaises parvenues jusqu’à nous. Dès le Xe siècle, à la faveur des liens tissés entre les universités du Nord-est de l’Inde et le nombre de pays bouddhistes, l’héritage Gupta contribue à modeler de manière significative l’art des pays himalayens ou celui de certains pays d’Asie du Sud-est. La route de la soie a permis le développement du bouddhisme et de cet art en Chine et en Afghanistan.


"Notre corps est la barque qui nous portera jusqu'à l'autre rive de l'océan de la vie. Il faut en prendre soin."
Swami Vivekanananda


Source :
Texte : OKADA. Amina : L'âge d'or de l'Inde classique
Image : http://www.buddhachannel.tv/portail/IMG/bmp/Sculpture_gupta.bmp

4 commentaires:

  1. Il n'y a même pas d'informations sur les prêtres ; comment ils étaient apellés, quelle place ils occupaient, etc... Bref, ce n'est pas complet.

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  2. Merci pour votre commentaire. Je n'ai guère de temps en ce moment, mais dès que je le peux, je me penche sur vos remarques.

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  3. nul on comprend rien de chez rien conseil met l'histoire du mot GUPTA !

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