mercredi 10 novembre 2010

Le Débarquement


Les origines de l'opération Overlord
Dès 1940, Churchill met au point un organisme baptisé " opérations combinées " pour préparer des raids sur des objectifs ponctuels du continent. Dans le même temps, il ordonne la création de groupes commandos. Lors de la conférence de Washington en 1942, les Alliés décident de coordonner leur politique militaire. Churchill propose de débarquer par la Méditerranée. Les Américains préfèrent par la Manche. Après d'âpres discussions, un projet de débarquement à Calais est conclu. Toutefois, l'absence d'engin de débarquement et les sous marins allemands empêchent ce genre de projet. Un premier raid sur Dieppe est organisé. L'objectif est de débarquer une force suffisante pour tenir le port pendant un certain temps avant de se retirer. Des chars britanniques et des troupes canadiennes appuyées par l'aviation, mais sans la marine se lancent à l'assaut. L'opération est un véritable désastre, mais fournit de nombreux renseignements de logistique et tactique.

Les Alliés ne baissent pas les bras pour autant. Un autre débarquement est prévu en Afrique du Nord pour la fin de l'année. Les Américains envoient en Angleterre le général Eisenhower, un inconnu qui n'a pas vraiment l'expérience du terrain. Le débarquement réussit et l'Afrique du Nord est libérée. A Casablanca est décidé le débarquement en France ainsi qu'en Sicile. Un organisme est créé à Londres, afin de préparer les plans sous la direction du général Morgan. La question est de savoir où débarquer ? Le chemin le plus court est le Pas de Calais, mais les défenses allemandes y sont très importantes. Finalement, les Alliés optent pour la Normandie.

En septembre 1943, ils débarquent en Italie, mais la bataille est plus rude, car Mussolini a reçu des renforts d'Allemagne. Avec le front de l'Est, Hitler décide d'abandonner les côtes françaises. Il se contente de les fortifier puissamment, afin de décourager toute tentative de débarquement. Les travaux commencent en 1942. Ceux ci sont principalement concentrés dans le Pas de Calais et autour des grands ports. Les côtes se couvrent de bunkers et de canons. L'expérience de Dieppe a convaincu les stratèges alliés de la nécessité des ports artificiels. Des équipes d'ingénieur et du génie travaillent sans relâche. Pendant ce temps, ils travaillent également sur les problèmes de ravitaillement et sur l'amélioration des chars.

La nomination d'Eisenhower comme chef de l'opération Overlord n'a pas été sans poser des problèmes politiques, mais devant l'importance des troupes américaines, Churchill doit céder. Le général s'entoure de deux généraux britanniques : le maréchal Tedder pour l'aviation et l'amiral Pemsey pour la marine. Ayant choisi les lieux d'invasion, il devient indispensable de persuader les Allemands qu'elle aura lieu ailleurs, d'où la mise en place d'une campagne d'intoxication. Les Alliés construisent de fausses bases, émettent de faux messages et fournissent à la résistance de faux documents qu'ils transmettent aux Allemands. A l'inverse, celle ci fournit aux Alliés de vrais renseignements sur les troupes ennemis et le terrain.


Préparatifs et déclenchement
En 1944, la Grande Bretagne se dote d'un nombre incalculable de camps, afin d'accueillir tous les soldats américains et canadiens. Des zones côtières sont vidées de leurs habitants, déclarées zones militaires et servent pour des simulations grandeur nature. Le Jour J est celui où tout doit être fin prêt. Il est fixé le 1er juin. Tout doit être réglé d'ici là. Pour les stratèges d'Overlord, la mission essentielle de la Résistance est de freiner par tous les moyens les mouvements des divisions blindées allemandes, afin de les empêcher de rejoindre la zone des combats. Les Britanniques fournissent des armes et de l'équipement et communiquent avec la Résistance via la BBC.

En 1944, Rommel prend en charge la défense des côtes de l'Atlantique. Il renforce les bunkers et fait ériger des barrages et place des mines. Son objectif est de repousser les Alliés avant même qu'ils n'atteignent les plages. La majeure partie des officiers allemands pense que le débarquement aura lieu dans le Pas de Calais, mais Rommel a des doutes sur ce sujet. Les conditions météorologiques voulues par Eisenhower ne se produisent qu'entre le 5 et le 7 juin, après il faudra attendre juillet. L'embarquement des hommes et du matériel commence le 2 juin, mais le 4 une violente tempête éclate sur la Manche. Eisenhower ordonne le report de 24 heures. Le 6, le temps se calme. Le départ a lieu à 3H30. Côté allemand, on ne pense pas vu la météo que le débarquement aura lieu. Les officiers dont Rommel, quittent leurs postes et rejoignent soit Paris, soit Rennes.


Le Jour J
Durant la nuit des parachutistes sont lâchés en France, afin de préparer le terrain. Les parachutages ne s'effectuent pas très bien et les soldats n'atterrissent pas là où il faudrait. Paradoxalement, cette situation plonge l'état-major allemand dans la perplexité. L'information venant mal à cause de la Résistance, personne ne sait réellement ce qui se passe. Les soldats américains doivent assurer le contrôle des principales routes et des ponts, afin de retarder les contre attaques allemandes.

A 5 heures, les radars allemands détectent les échos d'une énorme flotte d'invasion. Les cuirassés ouvrent le feu. Les Américains débarquent à Utah Beach, où les soldats parviennent à surprendre les Allemands et à progresser. Leur avancée est appuyée par des tanks qui ont réussi à débarquer. La situation est toute autre à Omaha Beach où les défenses allemandes sont particulièrement importantes et cette fois, les Allemands sont prêts à combattre. Les hommes avancent dans la plus grande confusion surtout que les chars n'ont pas réussi à débarquer. Les soldats s'entassent au pied des dunes, coincés. Plutôt qu'une action d'ensemble, c'est le courage et l'instinct de survie de soldats isolés qui va débloquer la situation. Les Britanniques quant à eux débarquent sur Gold Beach. Ils parviennent à pénétrer dans les terres assez rapidement. Les Canadiens sont assignés à Juno Beach.

Le débarquement ne peut avoir lieu qu'à marée haute à cause des récifs. L'infanterie est obligée de se débrouiller toute seule et de sécuriser la zone pour permettre aux tanks de les rejoindre. Les Français débarquent à Sword Beach près d’Ouistreham que les Allemands ont fortifiée. Les troupes avancent prenant une à une les défenses ennemies. Vers 9 heures, le Mur de l'Atlantique a été enfoncé partout sauf à Omaha. Rommel étant absent, les contre attaques sont faibles. Par ailleurs Von Rundstedt reste convaincu qu'il s'agit là d'une diversion. De plus, les divisions de panzers ne peuvent bouger que sur ordre d’Hitler, qui pour l'instant dort. Le débarquement est donc un succès même si très peu d'objectif ont été remplis.


La Consolidation
Il faut consolider les acquis, amener de nouvelles troupes et mettre en place les infrastructures nécessaires pour le ravitaillement, avant que les Allemands ne retrouvent des forces. La Luftwaffe étant absente, les Alliés jouissent de la supériorité aérienne. Le lendemain, c'est à dire le 7 juin, Bayeux est libérée. Rommel arrive sur les lieux. Il ne peut compter que sur ses propres hommes, car Berlin refuse toujours de croire qu'il s'agisse du véritable débarquement. Son seul atout reste les chars.

Les Canadiens ont du mal à progresser dans la région de Caen. Tandis que les Britanniques et les Américains d'Omaha se rejoignent et se dirigent vers Saint Lô. Ils sont vite rejoints par les Américains d'Utah. Pendant ce temps, le Génie met en place les ports artificiels. Seulement, une violente tempête retarde l'avancement des travaux et en détruit même un.

L'objectif majeur reste Cherbourg. Le général Collins parvient à créer une ligne au milieu des Allemands séparant ainsi la région en deux. Il parvient à Cherbourg le 21. La ville bien défendue, finit par tomber le 26. Hitler décide enfin d'envoyer des renforts à Rommel. Celui ci regroupe ses troupes. Les combats continuent à travers les bocages normands. Les Alliés avancent avec difficulté. Bradley reprend son offensive sur Saint Lô. Il a l'avantage matériel, mais les Allemands résistent de toutes leurs forces, la ville tombe le 8. Le 10 juillet, les troupes arrivent à Caen. Une première tentative échoue. Montgomery ordonne le bombardement de la ville. Pendant trois jours, l'infanterie livre de violents combats. Les Allemands sont contraints d'abandonner du terrain, mais ils se retranchent dans le centre ville. Un mois après le débarquement, la situation est dans l'impasse. Le bocage se prête mal aux manœuvres et les Allemands résistent vaillamment.


L'offensive
Le général Dempsey a pour mission de prendre Caen. Il décide d'engager l'artillerie et l'aviation, afin de canonner la ville, mais les Allemands se sont préparés. Les hostilités débutent le 18 juillet. Le soir, les Canadiens se rendent maître d'un grand nombre de faubourgs après de violents combats. Les Britanniques parviennent à entrer dans Caen et à en chasser l'ennemi. La même journée, les Américains sous les ordres de Bradley, ont libéré Saint Lô et continuent leur route. Le 27 juillet, ils parviennent à briser le front et à avancer de plusieurs kilomètres.

Le 1er août Patton débarque à Avranches et rejoint la 8e armée. Il a pour mission d'aider Bradley à libérer la Bretagne. Les soldats pénètrent assez vite dans Rennes et dans Saint Malo. Les Allemands ont quasiment abandonnée la région pour se concentrer sur la Normandie. Les Alliées décident alors de confier cette mission aux FFI et repartent vers l'Est. Patton se dirige vers Le Mans.

Le 2 août, Hitler ordonne à Von Kluge de rassembler toutes les troupes, afin de préparer une attaque de grande ampleur. C'est chose faite le 7 août. L'attaque est à deux doigts de réussir, mais c'était sans compter sur la supériorité aérienne des Alliées. Dans la région de Falaise, les Alliés se recoupent pour former une immense poche et ainsi encercler ce qui reste des troupes allemandes. Ces derniers se battent pour ruiner ce plan. Le 16 août Falaise est libérée et le cercle est formé.

Pendant ce temps, un deuxième débarquement a eu lieu en Provence, malgré l'opposition des Britanniques. Les soldats ne rencontrent guère de résistance et remonte le pays en suivant le Rhône. Pendant ce temps, les allemands ont quitté la Normandie.


" Les 24 heures précédant l'invasion seront primordiales. Pour nous comme pour les Alliés, ce sera le jour le plus long."
Erwin Rommel


Source
Texte : KEMP. Anthony : Opération Overlord
Image : intellego.fr

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