jeudi 11 novembre 2010

Les Etrusques



Naissance d’une nation
Au IXe siècle av JC, des populations convergent sur les sites qui seront ceux des futures cités étrusques. Il faut exclure l’arrivée massive et soudaine d’un peuple déjà constitué sur le sol de l’Italie centrale. Les métropoles étrusques sont le résultat du rassemblement de divers villages. Puissance impérialiste, l’Etrurie s’étend en Campanie.

Au VIIe siècle, elle pratique des échanges avec ses proches voisins. Sous l’influence de ces échanges, les tombes se diversifient et marquent l’apparition d’une aristocratie. Les objets retrouvés relèvent d’une mode orientale. A la même époque, on passe de l’incinération à l’inhumation. Le tumulus est à mettre en parallèle avec une volonté politique et non d’un changement ethnique.


Les clients de l’aristocratie ont un statut juridique et social particulier. Ils ont le droit de posséder des biens, mais ils sont astreints à des obligations militaires et agricoles. Parmi les objets retrouvés figurent de nombreux bijoux en or décorés grâce à la technique de la granulation. Cette technique consiste à former de minuscules boules d’or appliquées ensuite sur une plaque. On y trouve aussi une céramique tout à fait typique de l’Etrurie : le bucchero. C’est une céramique à pâte et surface noire. Cette poterie locale connaît un vif succès et s’exporte jusqu’à Carthage.


Les premières inscriptions remontent à cette date pour des raisons économiques. La langue étrusque est très proche du grec. D’abord réservée à l’élite, l’écriture se propage chez les artisans qui signent leurs productions.



L’apogée de l’Etrurie
Plusieurs auteurs anciens mentionnent la dodécapole étrusque sans en préciser sa composition exacte. En réalité, cette liste canonique de douze cités n’a pas été immuable. Certaines cités ont été absorbées par d’autres. Des rivalités politiques ont conduits à l’exclusion provisoire ou non de certaines villes. La ligue étrusque possède un centre religieux : le sanctuaire de Voltumna. Chaque année des festivités sont célébrées sous l’autorité d’un prêtre élu. Les opérations politiques communes ont dû rester fort limitées, sauf dans les politiques de colonisation.


Les cités sont dirigées par des rois portant le titre de lucumon. A partir du VIe siècle, des magistrats spécialisés apparaissent dans les cités. Il est certain qu’à cette époque de nouvelles formes de pouvoir mêlant monarchie et république, voient le jour. A travers les vestiges du monde des morts, on voit se dessiner une société reposant sur une classe moyenne, liée à l’augmentation de la production favorisant l’enrichissement de nouveaux groupes sociaux et l’intensification des échanges commerciaux. Les Etrusques étendent leur domination sur une plus large part de l’Italie, mais aussi sur les îles de la Méditerranée. C’est la période des rois étrusques à Rome. Des guerres les opposent aux Phocéens et aux Carthaginois.


L’Etrurie connaît une période prospère, où les rapports avec les étrangers sont fréquents et faciles. Des marchands grecs fréquentent le port de Tarquinia, dans lequel ils bâtissent un temple. Des artistes hellènes ont produit des œuvres se retrouvant dans les tombes étrusques. Elles représentent des scènes mythologiques.


Les Etrusques sont de grands commerçants d’huile et de vin. En échange, ils importent de la céramique. Certains ateliers grecs travaillent exclusivement pour le marché étrusque. La femme étrusque jouit d’une grande liberté. Elle sort et assiste aux spectacles sportifs aux courses de chars et aux compétitions athlétiques.



Grandeur et décadence
En -480, les Carthaginois allié des Etrusques sont vaincus à Himère par Gélon roi de Syracuse. Six ans plus tard, c’est au tour des Etrusques eux même d’être vaincu par Hiéron de Syracuse. Désormais, les Etrusques ne tiennent plus les routes maritimes. Les comptoirs commerciaux vont leur échapper progressivement. En -423, des populations indigènes appelées les Samnites, s’emparent de Capoue une des principales villes de la ligue. Les Syracusiens envahissent la Corse et l’île d’Elbe pour les ressources minières.

Les cités côtières connaissent un rapide déclin. A l’inverse, les cités des terres continuent de prospérer. Néanmoins, ces cités doivent faire face à l’avancée des Celtes traversant les Alpes. Certaines sources mentionnent même des alliances entre tribus gauloises et le royaume de Syracuse.

De plus, les hostilités avec Rome ont commencé avec la fin de la monarchie et l’avènement de la République. Cependant, il ne faut pas oublier les raisons territoriales et économiques. Rome espère s’emparer des salines à l’embouchure du Tibre. En -396, les Romains prennent Véies après un long siège. Au milieu du IVe siècle, la ville de Tarquinia dirige la guerre contre Rome. Néanmoins, toutes les cités ne sont pas hostiles aux Romains. C’est le cas de Caere continuant à recevoir dans ses écoles les jeunes aristocrates romains. Au milieu du IIIe siècle, les légions s’enfoncent dans le cœur de l’Etrurie et pillent le sanctuaire fédéral.


La Romanisation
Les Romains laissent aux cités étrusques leur autonomie interne, ne cherchant pas à éradiquer les coutumes, la religion et la langue étrusque. Cette politique porte ses fruits, car les Etrusques restent fidèles à Rome lors des Guerres Puniques.

Les aristocrates profitent de la prospérité romaine, malgré quelques révoltes au cours du IIe siècle. Au siècle suivant, ils obtiennent tous la citoyenneté romaine par la loi Papiria Plautia. Les cités deviennent des municipes et sont gérées comme Rome. La langue étrusque est progressivement supplantée par le latin. La civilisation étrusque se confond dorénavant dans le moule romain.



" On ne peut pas à la fois danser gaiement au son de la double flûte et conquérir le monde pour faire rentrer l'argent."
D. H Lawrence


Source :
Texte : THUILLIER. Jean Paul : Les Etrusques la fin d'un mystère.
Image : http://4.bp.blogspot.com

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