jeudi 9 décembre 2010

Le monde romain

De la cité latine à l’empire universel
L’idéal social romain est celui du loisir, de la disponibilité de l’homme aisé pour les tâches et les plaisirs de la vie communautaire. La production économique était fondée sur l’esclavage. La religion n’est pas fondée sur la foi personnelle.

Rome est fondée en -753 par Romulus. Elle profite du mouvement d’évolution des cités dans l’orbite étrusque pour devenir une cité état. Gouvernée par des rois, elle se transforme en République en -509. Les chefs sont des magistrats élus tous les ans par le peuple. Rome est soumise à des lois votées par les citoyens et jette les premiers principes du droit gravé dans la loi des douze tables.

Au Ve siècle av JC, Rome s’émancipe de la domination étrusque. Après deux siècles de guerre contre les Etrusques puis les Grecs, Rome se retrouve à la tête d’une vaste fédération de cités en Italie centrale. Rome se retrouve en conflit avec Carthage, la grande puissance de Méditerranée Occidentale. La première Guerre Punique (-264/-241) porte sur le contrôle de la Sicile. La seconde (-211/-202) prend fin avec la défaite d’Hannibal. La troisième voit la destruction totale de Carthage en -146. Rome répond à l’appel des Grecs pour les défendre contre la Macédoine et en profite pour les annexer. L’expansion s’étend au Proche-Orient et en Egypte.

A partir de -130, des guerres civiles secouent Rome et l’Italie. Les Gracques comme Tiberius et Caius tentent de fléchir la puissance de l’élite romaine et de répartir plus équitablement les fruits de la conquête. Entre -91 et -88, une partie des alliés italiques exaspérés par le pouvoir des Romains se soulèvent et sont défaits. Soucieux de préserver la paix, les cités italiques reçoivent la citoyenneté romaine. Progressivement, les légionnaires sont devenus des militaires professionnels. Leurs généraux acquièrent un prestige et des moyens financiers énormes. La concentration du pouvoir personnel appuyé sur une armée professionnelle apparaît. Les guerres civiles reprennent entre les partisans de Marius et Scylla, puis de Pompée et César. Les institutions républicaines sont incapables d’enrayer le mouvement. L’élargissement incessant du nombre de citoyen et de l’Empire romain oblige à une redéfinition du fonctionnement de la Res publica. En -27, Octave élimine ses derniers rivaux dont Marc Antoine. Il reçoit le titre d’Auguste et de Prince, en fondant l’Empire.

Le nouveau système apporte des solutions au problème gestionnaire de l’empire en mettant en place un système de gouvernement et d’administration plus efficace. Au sortir des guerres civiles, les derniers peuples soumis et les Italiques se considèrent tous comme romain. Géré de manière plus efficace, le monde romain constitue un vaste ensemble dans lequel individus, richesses et savoirs circulent librement. A partir du IIIe siècle, l’Empire n’est plus seulement Rome. Les élites locales se sont mélangées.

Les Parthes et les Germains menacent de plus en plus les frontières. Dioclétien n’a d’autres choix que de partager l’Empire en deux. Epuisé par les invasions barbares, l’Empire d’Occident s’affaiblit. Le centre de la romanité se déplace vers l’Est. Constantinople est fondée en 330 et devient capitale en 410. Alan chef wisigothique, pille Rome. En 476, Romulus le dernier empereur est déposée et avoir lui l’Empire romain d’Occident.


Le romain au quotidien
Dans le monde antique, la population se divise en deux catégories, celle des esclaves et celle des hommes libres. Parmi ces derniers la plupart sont des étrangers ou pérégrins. L’Empire fonctionne grâce à ses innombrables esclaves. Anciens prisonniers de guerre vendus sur les marchés ou nés dans la maison, ils sont assimilés à des biens mobiliers et ne possèdent aucun privilège politique et juridique. Ils exercent un grand nombre d’activités. Entre les esclaves d’une même famille peuvent exister de grandes différences de genre et de niveau de vie, en fonction de l’affection des patrons ou des capacités de l’esclave. Ainsi, certains esclaves sont affranchis et possèdent à leur tour des esclaves, mais reste attaché à leur maître.

Les Romains accordent leur citoyenneté aux affranchis et aux étrangers. Ce bienfait récompense une bonne conduite ou un service rendu. Un homme peut être citoyen romain et citoyen de sa cité. En 212, Caracalla accorde la citoyenneté romaine à tous les étrangers libres vivant dans l’Empire, les rendant tous égaux.

Dans la vie quotidienne, le Romain porte comme habits de simples tuniques à capuche et des robes. Dans la vie officielle, le citoyen apparaît en toge portée sur la tunique avec des insignes pour signaler son rang. Les chevaliers arborent une bande pourpre (angusticlave) et un anneau d’or. Les sénateurs portent une toge avec une bande violette (laticlave). Les citoyens sont classés par ordre censitaire et chacune est vouée à des fonctions publiques spécifiques. Le Sénat conseille les magistrats. Ils sont au nombre de 600. Les chevaliers, membres de l’ordre équestre, servent dans l’armée et dans les gouvernements de province.

Les citoyens pauvres et les esclaves vivent en union libre et n’ont pas les moyens de constituer une véritable famille légitime. Seule la classe dominante fonde des familles en bonne et due forme, dont le père de famille est le maître absolu. Seul propriétaire du nom, de l’autorité, du culte et du patrimoine domestique, il a pour fonction de transmettre l’héritage, de reproduire la famille et d’insérer ses enfants dans les réseaux nobiliaires. La famille se compose des parents, enfants, grands parents, esclaves et affranchis. Les enfants quittent la maison le jour de leur mariage. Il est possible que le fils fasse venir sa femme dans la maison familiale. Elle demeure sous la tutelle de son père. Les mariages se concluent entre 16 et 18 ans et sont arrangés par les pères. Ils ne sont pas fondés sur le sentiment individuel, ni sur l’amour, mais sur la bonne entente et la nécessité d’unir deux familles. Le divorce est tout à fait possible.

Les femmes s’occupent de la gestion de la maison. En public, elles participent au culte. Le citoyen romain est intégré dans des réseaux de sociabilité. Des citoyens modestes entre dans la clientèle d’un citoyen aisé. Fondée sur la loyauté, cette aide mutuelle, politique, sociale ou financière constitue le socle de la vie civile. Les notables font preuve d’évergétisme, en offrant à leurs cités des dons et des jeux, des bâtiments et des services, en échange d’honneurs et de magistrature.


Le monde de la cité
La souveraineté appartient à l’ensemble des citoyens. Ils sont libres et exercent leur métier de citoyens (élire, faire des lois, juger). Le monde romain est composé de centaines de cités - états. A Rome, le pouvoir est concentré entre les mains d’une élite restreinte. Seuls les sénateurs et les chevaliers peuvent être élus aux magistratures. Les membres des classes supérieures ont le temps d’assister aux réunions politiques. Ils ont les moyens et le cens pour se faire élire. Ils sont capables de remercier leurs concitoyens par l’organisation de spectacles somptueux ou par des constructions politiques. Les magistratures sont annuelles, collégiales et certaines disposent d’un droit de veto (tribun de la plèbe, consul). Tous doivent se soumettre aux lois. Les magistrats sont secondés par le Sénat.

Le régime impérial ajoute un nouvel acteur le Prince, jouissant des pouvoirs militaires et d’arbitre dans les problèmes politiques et juridiques. Le régime impérial a réduit la liberté politique à Rome, mais a su mettre en place une administration assez solide pour diriger l’Empire, prêt à réprimer toute révolte et à intégrer facilement individus et communautés. Les traditions politiques locales continuent d’exister en s’adaptant au nouveau contexte. La cité est placée sous l’autorité de magistrats locaux. Les gouverneurs interviennent uniquement dans la perception de l’impôt, la défense des territoires et dans les affaires judiciaires concernant des Romains. Les colonies sont considérées comme des quartiers de Rome. Le droit de cité romain s’étend hors d’Italie et peut être octroyé à des cités ou à des individus. Il existe une citoyenneté latine par référence aux colonies fondées au début de la République. La citoyenneté latine ne confère que le droit de conclure des affaires et des mariages légitimes. Ils n’ont pas le droit de vote. Cette citoyenneté disparaît en 212 par l’Edit de Caracalla octroyant la citoyenneté romaine à tous les hommes libres.

Peu à peu le droit romain remplace les droits locaux et contribue à ébaucher l’unité culturelle de l’Empire. La fusion des élites de toutes les provinces se réalise à Rome. L’armée est un moyen d’intégration pour les classes moyennes en tant qu’auxiliaires, les légionnaires restant des Romains, ils obtiennent la citoyenneté romaine après leur service militaire.


Religion et piété
On pratique une religion, parce qu’on appartient à une communauté. Le citoyen participe au culte public, l’artisan à celui de son collège, le soldat à celui de son unité. Suivant sa position, Rome participe à plusieurs cultes. En l’absence d’une seule autorité religieuse, des originalités et des nuances s’observent entre les cités. Chaque cité a ses dieux et celles ayant la citoyenneté latine honorent la trinité romaine (Jupiter, Junon, Minerve) et les empereurs divinisés.

Chaque famille honore ses dieux domestiques à l’exemple des Lares, du Génie ou des dieux Pénates. Les cultes publics se célèbrent sur les places, sous la conduite des magistrats et des prêtres. Les citoyens recherchent le bien et la réussite terrestre de leur cité. Les dieux sont les partenaires des communautés humaines au bien desquelles, ils doivent collaborer et dont, ils doivent respecter la charte fondamentale sans profiter de leur supériorité pour terroriser et asservir les citoyens libres. Les dieux se partagent un champ d’action et aucun n’est le maître.

Il n’existe aucun enseignement religieux et aucune révélation divine. Les rites principaux sont le sacrifice et la divinisation. Le premier consiste à consacrer un animal en vue d’un banquet commun. La part de la divinité est brûlée et l’autre consommée par les célébrants. Par la seconde, les Romains interrogent la divinité pour obtenir son assentiment à une décision.

Le défunt est enterré aux portes de la ville, le long des routes. L’enterrement célébré par les membres de sa famille introduit le défunt auprès des dieux Mânes. Les défunts survivent tant que leur famille ou une âme pieuse célèbrent leur culte. Les nécropoles témoignent des particularismes religieux de chaque famille, de chaque région et de chaque groupe social. Les pauvres sont enterrés dans des cimetières collectifs ou dans des catacombes.

Le prosélytisme est étranger aux Romains. Les obligations religieuses publiques ne concernent que les citoyens romains. Les religions privées ou étrangères sont tolérées dans la mesure où elles n’engendrent pas de troubles de l’ordre public. En revanche, les Romains considèrent les mutilations humaines comme choquantes et les interdisent. C’est le cas de la circoncision juive ou des prêtresses eunuques de Cybèle, déesse celte. En Judée, la destruction du Temple en 70 n’a rien à voir avec la religion. Il s'agissait de mater une révolte et de pacifier la région. Les chrétiens furent persécutés en fonction d’accusation de troubles de l’ordre public, de constitution de sectes illicites, de refus d’obéissance et d’exclusion de la vie communautaire. Les Romains n’ont jamais eu l’intention de convertir les peuples conquis.


Maisons, villes et plaisirs
La maison romaine comprend trois zones principales. L’espace central abrite la mémoire de la famille avec les portraits des ancêtres et la religion privée autour d’un petit sanctuaire. On y trouve l’atrium couvert d’une toiture percée au-dessus d’un bassin et le salon, puis une série de chambres décorées de peintures murales en trompe l’œil. Enfin, la zone d’agrément autour de la cour avec un péristyle ou jardin intérieur. Les appartements privés, celui des femmes, les chambres des esclaves et les salles de service sont rejetées au fond de la demeure. Ce modèle vaut surtout pour les notables. Le reste de la population habite des maisons sans caractère et sans luxe. En ville, ils se regroupent dans les insulae : immeuble de deux trois étages, dont le rez-de-chaussée est occupé par des boutiques ou des ateliers.

Le réseau de routes dessine la carte des conquêtes romaines et relie des cités qui sont toutes le reflet de Rome. A la masse des habitations s’opposent les espaces des lieux publics. Au centre, on trouve le forum destiné à accueillir la vie politique : réunions, assemblées du peuple (comices). La place est bordée de basiliques offrant un abri contre les intempéries et servant de tribunaux. L’espace public est complété par les temples.

La vie publique se compose d’activités civiques et de loisirs (bains et jeux). Les thermes deviennent peu à peu de hauts lieux de la cité et un symbole de vie civilisée. On y trouve des jardins et des espaces sportifs, ainsi que des bibliothèques. La plupart des fêtes se concluent par des jeux. Les courses de char ont longtemps constitué l’essentiel des jeux romains. Les jeux de gladiateurs apparaissent à la fin de la République. Sous l’Empire, chaque cité possède un théâtre. Les distractions sont chères et sont offertes par l’empereur, par un magistrat ou par un notable. Les fêtes religieuses sont souvent accompagnées de représentations scéniques.


La culture romaine
Il n’existe pas d’enseignement public dans le monde romain. Tout est laissé à l’initiative du père de famille. Les maîtres d’école reçoivent les fils d’aristocrates et parfois quelques esclaves. Ils enseignent la langue latine et grecque à laquelle s’ajoute parfois la philosophie ou le droit, puis à partir du IVe siècle le catéchisme.

La diffusion des ouvrages littéraires ne concerne qu’une fraction de la population. Généralement, les livres sont lus en public. Les bibliothèques sont concentrées dans les grandes villes. Le livre est un rouleau de papyrus. A côté, les Romains utilisent des tablettes enduites de cire. A partir du IIIe siècle, le codex apparaît, forme de livre utilisant des cahiers de parchemin. Moins fragile et plus économique, le codex est l’indice du passage d’une lecture intensive basée sur les déplacements dans le texte.

Le langage artistique grec est fondé sur la tradition grecque. Par sa puissance et sa richesse, Rome donne le ton au monde entier, mais il existe des phénomènes artistiques venant de la province s’imposant à Rome. C’est le cas par exemple de la mosaïque polychrome. L’art romain transparaît par ses pièces de monnaie et ses bâtiments publics. Au IVe siècle, le christianisme a créé un nouveau type d’architecture pour la réunion des fidèles. Les basiliques remodèlent le paysage des villes. Les décors se modifient. La nouvelle culture chrétienne ne rompt pas avec la culture traditionnelle.

Les Romains conservent leurs loisirs et leur littérature. Les érudits du Ve siècle entreprennent des codifications monumentales en matière de religion, de droit et en science. A cette époque, la culture écrite commence à décliner. Le nombre de lettrés se maintient avec le nombre de prêtre, qui fait du latin la langue de la chrétienté. L’écrit se ferme sur le groupe des clercs et laisse les laïcs hors de ce mouvement. Rome a transmis sa langue de laquelle découlent nos langues, son droit sur lequel se fonde le droit contemporain et c’est en son sein que s’est développé deux des trois grandes religions mondiales.


" Nous sommes tous des citoyens romains"
Claude Nicolet

Source
Texte : HANOUNE. Roger: Nos ancêtres les Romains
Image : pagesperso-orange.fr/pascal.jobart/SiteRome2002/Images/senat.jpg

1 commentaire:

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